Le bal des fous (roman) extrait n°4

Publié le par Kandide Katrin Phocigne, dit Patrick Hard




Chapitre 9

 

Temps H

 




 

Des amalgames se créent. Des roches se forment, qui n’ont encore que la modeste taille d’un caillou. Les pierres s’accolant aux pierres grossissent, élaborant des constructions clastiques. Quelque chose de tangible se forme enfin.

Se frottant à la rugosité du vide interstellaire, les blocs de matière tournant sur eux-mêmes s’érodent, s’arrondissent sous l’effet de la force gravitationnelle, nouvelle venue.

Bienvenue au club de l’intelligence inconsciente en marche.

Les amas se soudent aux amas, les excroissances boursouflent un instant.

L’instant appartient au temps, et le temps a le temps. Il rogne inlassablement cette matière qui s’assemble, pour lui donner le poli d’un crâne chauve.

Mais, il aura beau faire, ce temps patient : il ne peut empêcher que d’un gravier naisse un rocher, d’un rocher une montagne, d’une montagne une planète.

Il ne se contente simplement (et c’est déjà beaucoup) que d’arrondir les angles.

 

La matière s’étend, les univers bouillonnants, en se refroidissant, agrandissent leur territoire et leur champ d’action. Quand ils se sont trop dispersés, que plus aucune force ne leur permet d’avancer, et, suivant l’entropie, que l’inertie menace au point de provoquer un big crunch, un nouveau big bang, s’apparentant à l’originel se déclenche. Ouvrant d’autres possibilités, des similitudes et des contraires.

Dans la même galaxie peuvent cohabiter d’énormes planètes ne pesant pas plus qu’une plume, et des grains de poussière affichant à la pesée des milliards de tonnes.

La logique et l’illogisme se côtoient, mais ils ne sont qu’apparents. Quiconque possèderait les clés trouverait l’explication rationnelle à ces probables aberrations.

 

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