Le bal des fous (roman) extrait n°1

Publié le par Kandide Katrin Phocigne, dit Patrick Hard

          



   
AVERTISSEMENT AU LECTEUR

 

 






L’auteur tient à préciser (quoique toute œuvre littéraire soit sensée émaner d’un esprit sain), que toute ressemblance avec un Dieu existant, ayant existé ou à paraître ne peut être que pure coïncidence…

Je vous prierai, toutefois, de prendre en compte la règle première, définie quatre pages plus loin.

 

 

Et puis, par souci d’honnêteté, je me dois de vous prévenir : si les monstres, farfadets, hobbits, korrigans, lamies, cyclopes, méduses, goules et autres erreurs horrifiques de la nature vous effraient, n’allez pas plus loin : je suis un mutant.

Chouette certainement, mais hybride quand même…

 

Capricorne, je nais vieux, et meurs jeune.

Mais, moi qui croyais tout savoir de ma vie, j’ai découvert bien pire.

Marqué d’un sceau d’infamie dès ma naissance, je subis le martyre depuis ma tendre (tu parles !) enfance; le destin joue aux osselets avec ma carcasse, se décarcassant pour me casser, concasser, fracasser, passer à la casserole.

Vivement que je me casse de ce cycle maudit en me recasant dans une tranquille case!

Originaire du département Corbeil-Essonnes je me suis retrouvé par la force des choses, suite à un remembrement, dépendant du Val De Marne. Je m’explique : né dans le soixante dix huit, mon numéro de sécurité sociale intègre ce chiffre. Ma carte d’identité, elle, me situe dans le quatre vingt quatorze ; je ne sais plus à quelle région me vouer.

Victime d’une bilocation identitaire, j’ai la désagréable impression d’être deux fois.

Voire de ne posséder aucune existence légale.

Je vous avais prévenus : non content de muter, l’on peut aussi m’interpréter comme un ectoplasme, un fantôme, un sosie unique, un extraterrestre même.

Apatride avec, en quelque sorte, deux faux papiers.

 

Voilà qui me destinait bien à devenir un voyou, un rebelle.

J’imagine déjà les problèmes que je vais rencontrer pour toucher ma retraite peau de chagrin, ma Bérézina.

De 78 à 94, mon évolution numérologique me mène du 15 au 13. Ce qui me donne à penser plutôt à une régression, non ?

Puis, du 15 au 13, j’ai transité du 6 au 4.

Plus je grandis, plus il me semble rétrécir !

Et voilà ! En plus de muer, ecto litrer voire ecto plasmer, fans tomber, extra-t’es rester, je deviens anormal. Tout pour déplaire, pour m’exclure…

Certains me traitent d’Homme Nouveau. Un migrant qui se situerait entre l’ex enveloppe du serpent, et le costume tout neuf de Dieu.

D’ici à ce que l’on me surnomme vieille peau !

Au secours !

Qui peut me dire ma juste place ?

Car,

 

« STELLAIRE »

 

 

 

Je me demande souvent ce que je fais là,

Avec mon cartable sous le bras.

Votre monde est trop dur, et je n’y comprends goutte,

Vos attitudes et vos envies me déroutent

Je ne saisis que peu de vos conversations ;

Il faudrait que je pense à ma reconversion.

D’observer votre vie et vos psychés me glace

Décidément, chez vous, je ne suis à ma place ;

Mon univers est fait de rêves merveilleux

Et se situe bien loin, au-delà de vos yeux.

J’en possède la clef, mais la porte est ouverte.

Ici, pas de voleurs, pas de signaux d’alerte ;

Le muguet pousse sur les toiles de Van Gogh

Et le puceron fou chevauche le doux dogue…

Le vent broie des couleurs, la terre y prend des mines,

Les fonds sous-marins et les Corot y culminent ;

Les horloges refusent d’y donner de leur heure

Tandis que les elfes et les lutins hâbleurs

Dansent la poésie sur des airs de guitare.

Il n’y est jamais tôt, il n’est jamais trop tard.

La nuit n’existe plus que si on la demande,

Personne ne vole, tue ou quémande...

Des nymphes jouent la mer sur des plages d’argent

Et pour les aborder, pas besoin d’entregent.

Quel univers étrange que celui où je vis,

Mais il me satisfait, et je ne vous envie.

 

 

(Poème écrit au siècle dernier par un certain -on ne peut plus être sûr de rien- Patrick Hoingne. Extrait de son recueil« sur les ailes du vent ».)

 

Ses mots m’écho-parlent étrangement. Il me semble que, lui aussi, c’était un Mû… Quoi ? Page 94 ?

Vite. Vite !!!

Courons aux textes du 78, 15, 13, 6 et 4.

 

Merci, mon Dieu, merci qui que vous soyez. MERCI.

Je ne suis plus SEUL ! 

Re quoi ? Quel lapsus révélateur : c’était un Mû…! Un continent à lui tout seul, un mu par le mouvement, un muon ?

Peut-on invoquer le hasard, si cette civilisation disparue représente aussi la treizième lettre de l’alphabet grec, et une partie d’une particule élémentaire ?

 

Combien de signes inconscients nous échappent ainsi chaque jour, dont l’utilité évidente sert de nous mettre en phase, en phrase avec ce qui EST, d’embrasser, d’embraser le cosmos dans la totalité de son essence?

 

 

 

 

 

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