Mourir, c'est partir beaucoup

Publié le par Kandide Katrin Phocigne, dit Patrick Hard















Partir sans prévenir, abandonner la table
Uppercuts de la vie venus insupportables
Forme d'euthanasie administrée soi-même
Possesseurs temps complet enveloppes bohèmes...

Par l'acier ou l'épieu,
Par l'eau, ou par le feu...

Par l'artère tranchée par une nuit d'ivresse
Par la corde passée à la poutre maîtresse
Je jugerai un jour que la vie m'a volé;
Quoique me prenant tout, elle n'a rien donné.

Par un poison puissant, par une nuit sans lune
Par un ciel orageux, au secret des lagunes
Par le corps disloqué au bas de la falaise
La voiture incrustée dans le tronc d'un mélèze,

Le cancer recherché au rond des cigarettes
L'inanition forcée par une longue diète
La cirrhose montée par le fond des bouteilles
Le venin d'un serpent ou le dard des abeilles,

Quand j'aurai décidé n'avoir plus rien à faire
Sans haine et sans remords, me ferai mon affaire.
Et je repartirai aux chemins de traverse
Sous des cieux plus cléments, mettant mon âme en perce.


Publié dans Deux sang pour cent

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